Conseil Régional de Dikhil
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Histoire de la région

Histoire et Évolution de la Région de Dikhil : Un Carrefour Culturel, Historique et Économique 

Légende de la Fondation de Dikhil : La Palmeraie Originelle 

L’histoire de Dikhil plonge ses racines dans une légende qui lie la naissance de cette ville à une palmeraie, symbolique à bien des égards. Son nom actuel serait issu du mot « Nakl » signifiant « palmier », en hommage à cette nature verdoyante. Selon la tradition, un groupe de missionnaires musulmans, guidés par le Cheikh Mandaitou, s’arrêta ici lors de leur voyage. La légende raconte qu’une source miraculeuse jaillit du sol au passage du cheval de Mandaitou, et que les noyaux de dattes qu’ils consommèrent s’enracinèrent pour former cette palmeraie. Ces voyageurs reprirent ensuite leur route vers la région d’Awsa, véritable carrefour commercial et lieu de rencontres culturelles et de tensions.

Carrefour de Caravanes et Expansion Coloniale 

Dikhil a longtemps servi de point de passage pour les caravanes qui traversaient la région, favorisant un commerce prospère et des échanges entre peuples. Cependant, le destin de Dikhil changea en 1925 lorsque l’administration coloniale française, sous la direction du gouverneur Chapon Baissac, décida d’y installer un fort. Officiellement fondé en 1928, ce poste militaire, administré initialement par Rossat puis renforcé par l’arrivée d’Alphonse Luppman, marqua le début de l’expansion de Dikhil en tant que ville, attirant commerçants, sédentarisant des nomades, et développant sa population.

Les Conflits Marquants de l’Époque Coloniale 

La période coloniale ne fut pas sans heurts. En 1930, un affrontement opposa la garnison française de Dikhil, dirigée par Luppman, aux forces du Sultan Loita Houmed, dirigeant local de Gobaad. Résistant aux autorités coloniales, le Sultan Loita et son frère Hajj Ali furent finalement déportés à Madagascar pour insoumission et possession d’armes illégales. Le Sultan Loita mourut en exil, tandis que son frère Hajj Ali revint après sept ans. D’autres conflits éclatèrent, notamment en 1935, lors d’une embuscade par des guerriers Assayamara qui coûta la vie à l’administrateur Bernard et à de nombreux miliciens.

Dikhil : Centre de Commerce et de Résilience Pendant la Seconde Guerre Mondiale 

La Seconde Guerre mondiale apporta de nouvelles épreuves mais aussi des opportunités pour Dikhil. Entre 1941 et 1942, alors que le port de Djibouti subissait un blocus, Dikhil devint un centre stratégique pour le commerce de bétail et de produits alimentaires en provenance d’Éthiopie. Ce commerce permit à Djibouti de survivre malgré la crise. C’est également durant cette période que les habitants de la région se tournèrent pour la première fois vers l’agriculture, amorçant ainsi une transition vers l’agro-pastoralisme qui perdure aujourd’hui.

Dikhil, Bastion de l’Unité Nationale 

Après l’indépendance de Djibouti en 1977, Dikhil prit une importance symbolique en devenant le lieu de fondation du Rassemblement Populaire pour le Progrès (RPP), premier parti national unifié, le 4 mars 1979. Ce mouvement incarnait l’esprit de l’unité nationale, rassemblant toutes les composantes de la population djiboutienne. Le président Hassan Gouled Aptidon prononça un discours mémorable, qualifiant Dikhil de « symbole de l’Unité, de la tolérance et de la cohabitation ». En 1994, Dikhil fut à nouveau témoin de l’Histoire lorsque l’accord de paix entre le gouvernement et le Front pour la Restauration de l’Unité et de la Démocratie (FRUD) fut signé à Abaa, dans la région.

Le Rôle de Dikhil dans la Préhistoire et l’Antiquité 

Les fouilles archéologiques de la région de Dikhil révèlent un passé lointain. Sur le site d’Asa Ragid, des outils datant de 5000 à 5800 av. J.-C., des poteries ornées et des restes de faune indiquent une activité humaine intense et variée, notamment sur le site d’Asa Koma, où des pêcheurs vivaient à la fin du troisième millénaire avant notre ère. Ces découvertes attestent d’une vie organisée autour de la chasse, de l’élevage et de la poterie, témoignages d’une société en plein essor, reliée par ses pratiques culturelles et économiques aux populations de la vallée du Nil et du Soudan.

Évolution Administrative de la Région de Dikhil 

Au fil des décennies, Dikhil est passée de poste administratif colonial à une entité régionale de premier plan. Érigée en poste administratif dès 1927, la région de Dikhil acquit progressivement un statut plus autonome, avec l’établissement de sous-préfectures et de cercles administratifs en 1930. En 1958, avec la création d’une administration dédiée à Ali Sabieh, Dikhil prit sa forme administrative actuelle. Depuis 2003, elle comprend une préfecture et trois sous-préfectures (As-Eyla, Mouloud et Yoboki), ainsi que plusieurs localités importantes comme Bandara et Kontali.

Dikhil Aujourd’hui : Une Région aux Richesses Historiques et Culturelles 

Aujourd’hui, la région de Dikhil, riche d’une histoire millénaire et d’un patrimoine naturel et culturel unique, est l’une des plus vastes du pays avec ses 7200 km². Bordée par les régions éthiopiennes Afar et Somali, Dikhil continue de jouer un rôle essentiel dans les échanges économiques et culturels. Elle se distingue par ses sites historiques, ses traditions ancestrales et ses monuments mémoriels, comme le cénotaphe en hommage à l’administrateur Bernard, symboles d’une région qui, malgré les conflits et les défis, a su préserver son unité et son identité.

L’histoire de Dikhil n’est pas seulement celle de ses conflits et de ses légendes, mais aussi celle d’une région profondément ancrée dans le tissu de la nation djiboutienne, représentant à la fois le passé, le présent et l’avenir de Djibouti.

 

La région de Dikhil (afar : Dikhil Rakaakay / arabe : إقليم دخيل, / somali : Gobolka Dikhil) est une région située au sud-ouest de la république de Djibouti, bordé par les régions de Tadjoura au nord-est, Arta à l’est, et Ali Sabieh à l’est-sud-est. À l’ouest et au sud, la région est bordée par la frontière avec les régions éthiopiennes d’Afar et de Somali.

La région de Dikhil est la plus grande région de Djibouti avec une superficie continentale de 7 200 km2. La capitale de la région de Dikhil est la ville de Dikhil.

Principal données :

carte_Dikhil

Population : environ 60 000 habitants.
Surface : 7.200 km².
Densité : environ 10 hab. /km².
Ville de Dikhil : La plus grande concentration de la population se trouve dans la ville de Tadjourah et sa banlieue, avec une population estimée à environ 18.000 personnes (soit environ 20% de la population totale), repartit sur 15 quartiers fragmentés en 4 zones géographiques.

 

  • Zone Nord : quartiers de Okaré,
  • Zone Sud (centre) : quartiers de Harou
  • Zone Est: quartier de T.P
  • Zone Ouest: quartiers de Quartier 1

Les principaux sous localités de  :

Bondora, Tewao, Chekkeytti, Kandali, Abou-Youssouf, Abaytou et Galamo.

Les sous prefectures :

fleche Sous prefecture de Mouloud

fleche Sous prefecture d’As-eyla

fleche Sous préfecture de Yoboki

Principal distance :

fleche Entre Dikhil et Djibouti : 118,13 Km (trajet par route⇔1h45min)
fleche Entre Dikhil et Ali-Sabieh : 50,69 Km (trajet par route⇔41min)
fleche Entre Dikhil et Arta :
fleche Entre Dikhil et Tadjourah :
fleche Entre Dikhil et Obock :
fleche Entre Dikhil et Mouloud :
fleche Entre Dikhil et As-Eyla :
fleche Entre Dikhil et Yoboki :
fleche Entre Tadjourah et Galhela : 40 km en passant Terdo et 43 km en passant Garbanaba

carte_secteu-rville

Tadjourah: Le secteur de la ville

carte_occupation_actuelle_sol
Tadjourah: occupation actuelle des sols

carte dev_littoral
Tadjourah: Schema d’orientation et de développement: renforcer et développer les poles en zone littorale

carte_nouv_dev_littoral
Tadjourah: Schema d’orientation et de développement: extension du développement par la création d’un pole de développement en arrière zone

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