Le ministère de la promotion de la femme a organisé lundi et mardi dernier des ateliers de sensibilisations sur l’excision, les mutilations génitales et la violence faite aux femmes dans les régions de Tadjourah et d’Obock.
Les travaux de ces séminaires qui ont été animés par un juriste, un religieux et un expert en communication, a regroupé dans chaque région une cinquantaine de participants issus de la gent masculine. Ces hommes vont par la suite servir de relais dans la sensibilisation communautaire.
A Tadjourah c’est le président du Conseil Régional, M. Hassan Houssein Omar qui donna le coup d’envoi des travaux de l’atelier lundi dernier.
Dans une brève allocution faite à cette occasion, l’élu local a invité ses compatriotes à œuvrer d’arrache-pied pour informer et sensibiliser les hommes de leur entourage et de leur village sur le danger que constituent ces pratiques.
« Les femmes ne méritent pas d’être mutilées et de souffrir dans leur chair », a affirmé le président du Conseil Régional.
M. Hassan Al Robahé, conseiller à la Promotion de la Femme, a de son côté mis en avant les actions et les efforts menés par ce département pour briser cet état d’esprit.
Durant ces ateliers de sensibilisation, l’objectif principal consistait à informer et conscientiser les participants sur la nécessité d’abandonner ces pratiques néfastes afin de préserver la santé et la dignité de la femme.
Ces ateliers avaient pour but de former un échantillon de personnes issues des différentes localités de chaque région qui sont appelés à jouer par la suite un rôle important dans cette campagne.
Il se trouve que dans les contrées éloignées du pays, des gens sont convaincus que l’excision est un acte religieux.
M. Houmed Barkad Siraj, personnalité importante à Tadjourah et chercheur dans le domaine de la coutume et de la religion, a expliqué le point de vue de l’islam sur ces pratiques.
Il a invité les participants à le solliciter en personne et assuré qu’il allait se déplacer lui-même pour dissuader ses concitoyens.
De Tadjourah à Obock, le juriste Ali Houmed a présenté à l’auditoire l’arsenal juridique et les textes de loi en vigueur dans le pays pour réprimer les auteurs des actes d’excision et de viols.
Aux yeux de la loi, le viol constitue un acte criminel passible de 10 ans d’emprisonnement mais il se trouve que souvent dans l’arrière-pays, ce crime horrible se règle en famille.
C’était l’occasion pour l’homme de loi de monter au créneau et de beaucoup insister sur les peines d’emprisonnement et les amendes que prévoit le code pénal du pays.