« Comme nous le savons tous, sous l’impulsion du Président de la République, Son Excellence Monsieur ISMAEL OMAR GUELLEH, plusieurs grands chantiers d’envergures sont en cours de réalisation dans notre région, tels que le Port de Tadjourah, de Goubet et la route Tadjourah-Balho ; d’autres sont en phase de planification comme le Chemin de Fer Tadjourah-Mékélé et le projet d’exploitation de la Géothermie ; il ne fait aucun doute que la région connaîtra, à moyen terme, une accélération de sa croissance économique.
Cependant, les perspectives économiques prometteuses ne doivent pas occulter la réalité quotidienne. Aujourd’hui, le chômage et la pauvreté ont atteint un seuil intolérable. Nous sommes dans l’une des régions où le taux du chômage reste le plus élevé, particulièrement chez les jeunes.
Nous avons conscience que l’époque de l’Etat-providence est révolue. Le temps ou dans la région, l’Etat employait directement plusieurs centaines d’agents n’est plus d’actualité.
L’absence d’opportunités d’emploi résulte de plusieurs facteurs. L’inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi est le point de départ du problème.
Il n’existe pas de structure d’étude, de conseil ou d’assistance ni en amont ni en aval du marché du travail. Les chômeurs livrés à eux-mêmes, ne disposent ni de possibilité de formation ni de soutien technique et financier pour la création d’entreprise.
Il est question ici de l’employabilité des jeunes, qui pose de sérieux problèmes et qu’il faut à tout prix solutionner pour que la croissance soit inclusive ; mais aussi d’encourager les initiatives privées en facilitant l’accès au financement. Il est de notre devoir en tant qu’acteurs de la société civile d’alerter les décideurs politiques sur les aspirations de la jeunesse de la région.
Aujourd’hui, la jeunesse est habitée par la crainte ; la crainte de ne pas pouvoir profiter du développement ; cette crainte sème, insidieusement, inquiétudes et amertumes dans l’esprit des jeunes.
L’accumulation des ressentiments, fondés ou non, comporte potentiellement le risque de déstabilisation, de marginalisation, voire d’exclusion d’une frange de la population. Comme nous le savons tous, la stabilité et la cohésion sociale sont des piliers indispensables à tout essor économique.
Il est également de notre devoir de contribuer à la construction de l’édifice commun c’est à dire une société djiboutienne prospère et apaisée ; c’est dans cette optique que l’Association « Tekkem Taaxago » s’est saisie de ces interrogations, légitimes vous en conviendrez, afin d’instaurer un climat de confiance propice à l’émergence d’une dynamique économique au plus grand bénéfice de l’ensemble de nos concitoyens. »